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En avant vers une vie sereine
En avant vers une vie sereine
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11 juin 2012

Bilan du premier mois

Vendredi je suis allée chez mon médecin pour voir l'évolution après pratiquement un mois de traitement. C'est souriante et détendue qu'il m'a retrouvé. C'était très positif et plaisant pour lui comme pour moi.
Nous avons pu voir ensemble ce que j'ai vécu pendant un mois : la difficulté à m'adapter au cachet, ce qui est normal car le corps lutte un peu au début, mais aussi et surtout ma sensation de bien être intérieur que j'ai retrouvé. C'est comme si je naissais à 27ans. Il était très confiant concernant la suite, par précaution il m'a prolongé le traitement d'un mois puisque je suis bien ainsi. Mais il m'a dit que j'étais en très bonne voie de guérison car je n'ai pas eu de crise d'angoisse importante et donc pas eu besoin du "cachet de secours" qu'il m'avait donné au cas où. Il m'a dit que si c'était plus sérieux j'en aurai eu besoin, que ce que je vivais c'était juste un manque de confiance en moi et que je n'arrivais pas à canaliser mes peurs, donc que petit à petit il fallait que je lache du leste.

 

C'est ce que je fais déjà de moi même depuis le début de mon traitement. Bon, la première semaine j'étais un peu assomée alors forcément... Mais ensuite, pendant mes moments de respiration, j'ai pu faire un point sur ma vie jusqu'a maintenant et mes attentes envers la vie future.
J'ai d'abord commencer par décider d'une chose importante : renouer avec ma mère avec qui j'ai toujours eu des relations très conflictuelles. Dernièrement, j'avais coupé tout contact avec elle depuis plus d'un an. A l'occasion de la fête des mères, je lui ai fait la surprise de débarquer à l'improviste avec mon chien, j'avais un peu d'appréhension à savoir si elle m'accueillerait ou pas, mais elle était comme je l'esperais, très émue de me voir. Elle esperait que je viendrais sans trop y croire. C'est donc un très beau moment familial. Nous n'avons pas reparlé de la raison de notre coupure, finalement l'une comme l'autre n'avions peut-être pas besoin de ça. Je sais que je lui ai beaucoup manqué, et de mon côté, même si je me refusais à l'admettre moi-même c'est vrai qu'elle me manquait aussi. Et puis je sais qu'elle est malade, qu'elle vit seule avec mon frère, qu'elle ne peut plus travailler et qu'elle ne reçoit jamais de visite (il faut dire qu'elle vit enfermée et s'ecarte de la socièté...)
Alors d'un côté, je me suis dit que ça lui ferait du bien au moral de retrouver sa fille et je ne me suis pas trompé. Aujourd'hui, nous restons en contact par mail en attendant de se revoir bien vite. Mais d'un autre côté, ça m'a fait prendre conscience encore plus de ma maladie. En repartant, dans la voiture, j'ai beaucoup réfléchi et je me suis dit que réellement, je ne voulais pas la même vie que ma mère, sans pour autant etre méchante, mais je veux vivre avec ma famille, mes amis, mon travail. Je veux profiter de la vie, je veux offrir à mes enfants une vie de famille stable, avec toute la famille sans être éloignés de certains à cause de querelles sans importance, voir les gens que j'aime et etre heureuse; reellement heureuse, tout simplement. Je me suis rendue compte à ce moment de tout ce que les gens m'ont dit autour de moi depuis des mois mais que je n'arrivais pas a intégrer comme la bonne solution. J'étais comme enfermée à l'intérieur de mon corps et laisser tomber certains de mes principes étaient complètement inconcevable pour moi. J'avais tellement peur du monde qui m'entoure que je m'étais formé une carapace très épaisse. Et à force de réflexion avec un esprit libre et clair, j'ai pu me rendre compte par moi-même que c'est vrai, certaines choses ne méritent pas de tenir tellement à coeur et d'etre rabachée sans arret au point de s'en rendre malade. Mais à ce moment là je ne m'en rendais pas réellement compte...

 

Bien sûr, de suite j'ai pensé à ma belle-famille. Depuis le mois d'aout, suite à une crise de jalousie de mon beau-frère, j'ai coupé les ponts avec lui et sa copine. C'est ce qui a créé de grosses tensions avec mon chéri, puis évidemment avec sa famille. Enfermée dans mon mal-être, j'ai refusé de les revoir, bornée et tétue j'ai lutté, au point de perdre mon chéri. Je ne peux lui en vouloir, je sais que j'ai été trop loin dans cette histoire, sauf qu'il fallait que je m'en rende compte moi-même, malgré le fait que tout le monde me disait de lacher le morceau : mes amies, ma grand-mère, mon père, etc.. Je ne voyais rien, je ne ressentais que ma douleur intérieure qui m'empêchait de vivre les émotions autrement que par la douleur et la colère.
Aujourd'hui, j'ai pris conscience de ma bétise, même si ce qu'ils m'ont dit m'a fait beaucoup de peine, peut-etre que oui, c'était juste un peu de jalousie, et aujourd'hui, je l'espère sincèrement. Il est vrai que mon arrivée dans leur famille a été surement difficile pour eux car j'ai été mise en avant de suite, et le centre de toutes les attentions de la famille entière, proche ou éloignée... Je l'ai compris tard, j'en suis consciente mais parce que je ne voyais pas ce qu'on pouvait m'envier puisque pour moi j'avais une vie de merde ! Je ne me rendais pas compte du tout de tout ça !...

Mon obstination n'a fait qu'éloigner mon chéri un peu plus de moi. Ma colère permanente, ma façon de parler, de réagir lui ont fait peur, mal, mais à l'époque je ne comprenais pas ce que je faisais. Pour se protéger il est parti, ce qu'aujourd'hui je comprends parfaitement. Pourtant, malgré le fait qu'il me dise que son amour pour moi a disparu, j'y crois. Au fond de moi, je n'ai jamais ressenti ce que je ressens pour lui : avec lui j'ai réellement eu envie de faire des projets à longs termes, j'ai eu cette envie d'etre maman pour la première fois. Avec lui, l'idée de prendre un engagement a été évidente, alors que jamais je n'en avais eu envie. Avant je me disais : "ben ouai faudra bien, c'est comme ça la vie"; avec lui je me suis attachée à cette sensation qu'on a quand on est en présence de la personne faite pour nous : une sensation de sécurité, de confort, de confiance en l'avenir, d'envie de projets, de manque et de pensées permanentes. Pour la première fois oui, je n'étais pas avec quelqu'un pour ne pas etre toute seule, j'étais avec lui par amour. Même si j'ai eu plusieurs relations, même si j'ai plusieurs fois cru que j'étais amoureuse, je n'ai jamais ressenti ce genre de chose pour quelqu'un d'autre. 

Alors pendant mes réflexions, je repense aussi souvent à ce qu'on a vécu avec amis et famille avant cette dispute avec son frère, les sorties, les repas, les fous rires, les bons moments en général. J'avoue que par moment la peur m'envahit encore un peu, la peur d'avoir perdu tout ça pour toujours, la peur que ça ne se passe plus jamais aussi bien. Mon chéri me parle de colère, je ne pense pas que ça soit de la colère, je m'inquiète que les gens ne comprennent pas que j'étais en souffrance avant et que je n'étais plus réellement moi-même. J'aimerai tellement retrouvé le bonheur qu'on vivait tous ensemble au début et j'ai peur de ne pas y arriver.
Pour cela, je voulais proposer à mon beau-frère et sa copine de venir manger à la maison. Ainsi nous pourrons discuter de tout ça si ils le veulent bien. Même si ils ne veulent pas en reparler, je voudrais simplement m'excuser de mon comportement vis à vis d'eux et leur expliquer par moi-même ce que je ressentais à l'époque et pourquoi j'ai changé d'avis maintenant. Je ne sais pas si je vais savoir utiliser les bons mots pour me faire comprendre, ce n'est pas évident d'avouer qu'on est malade, c'est ça qui me fait peur aussi. J'ai peur qu'on pense que je suis folle alors que je suis juste malade.
Bref, je ne sais pas si on pourra parler ou pas, mais je veux mettre cette dispute un peu bête derrière nous pour de bon et avancer dans l'avenir. Dans mes pensées, je me dis que ce sont deux personnes que j'ai bien aimé dès le départ, malgré la réserve de ma belle-soeur qui a besoin de temps pour aller vers les gens (ce que je ne comprenais pas à l'époque car moi j'étais ravie d'avoir enfin une belle-soeur !!!) Et puis, je sais que de mon côté, je ne serais jamais tata, car mon premier frère n'aura sans doute jamais de copine, il restera tout seul a la maison avec ma mère, et mon deuxième frère est plus porté vers les mecs... Je n'aurais donc sans doute jamais de neveux et nieces de sang. Et je refuse que mes enfants subissent les histoires de famille comme je l'ai vécu, qu'ils soient éloignés de leurs oncles, tantes, cousins ou qui que ce soit de la famille. J'en ai trop souffert, au point d'en finir à l'heure actuelle a devoir me soigner. Je refuse d'imposer ça a qui que ce soit, encore moins ma propre famille ou mes proches.

 

Concernant mon chéri, j'espère qu'il comprendra au fur et a mesure que je suis vraiment en train de guérir et que ces crises de colère, de violence sont de l'histoire anciennes. Bien sur, je reste quelqu'un de peu sur de moi, mais au fur et a mesure, je reprends confiance en moi et je m'extériorise. D'ailleurs, c'est au travail, avec mes collègues que je commence à voir le changement évoluer grandement. Je deviens bout-en-train, blagueuse, et clown de service, ce que j'ai toujours été au fond de moi sans oser le faire de peur d'etre ridicule, mal jugée etc. J'ai envie de réapprendre a etre moi, à etre une fille sympa, généreuse, rigolote, et enjouée, celle que je suis a l'intérieur de moi et qui toque a la porte pour sortir depuis trop longtemps... J'y arriverai coûte que coûte, pour moi d'abord, et pour les gens qui m'aiment et que j'aime aussi... J'y arriverai...

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